Sculpture numérique 3D avec ZBrush : l’étape incontournable avant l’animation
La modélisation 3D est une étape bien connue dans la création de films d’animation. Mais avant la topologie, l’animation ou le rendu, il existe une étape souvent méconnue du grand public : le sculpt numérique. Lors d’un live Twitch animé par Damien Ancinelle, Michaël Gantois (professionnel 3D et enseignant) et Thomas Massart (étudiant en 4e année à Supinfocom) ont plongé dans les coulisses de cette étape-clé de la production, à la fois artistique, technique et formatrice. Voici ce qu’il faut en retenir.
Comprendre le sculpt numérique : une étape de création au service du volume
Sculpter en 3D, c’est façonner des formes comme on le ferait avec de la glaise. Grâce à des logiciels comme ZBrush, les artistes peuvent donner vie à leurs idées en volume, sans se soucier des contraintes techniques dans un premier temps.
Cette étape est souvent appelée « conception 3D » ou « 3D sketching ». L’enjeu : trouver le bon volume, tester des proportions, explorer des pistes visuelles sans se freiner.
« Le sculpt numérique permet de libérer la création. On est proche du dessin : on essaie, on revient en arrière, on teste des formes. »
Pourquoi cette étape est-elle essentielle ?
Dans une production, cette phase permet :
de transformer un design 2D en maquette volumique crédible,
de valider une intention artistique avant de passer à la modélisation propre,
d’anticiper les besoins en animation ou en rendu.
C’est aussi un moment-clé dans le dialogue entre les équipes artistiques et techniques.
« C’est un vrai outil de direction artistique. Le réalisateur peut réagir à un modèle, ajuster une silhouette, affiner une posture. »
Et côté formation, qu’est-ce qu’on apprend ?
À Supinfocom Rubika , les étudiants sont formés à maîtriser toute la chaîne de fabrication d’un film. Le sculpt intervient à plusieurs niveaux, comme l’explique Thomas Massart :
« En ce moment, avec mon équipe, on reproduit une séquence d’un film en 3D. 80% des éléments passent par du sculpt : des personnages jusqu’au décor. »
À travers cet exercice de reproduction, les étudiants mettent en pratique des compétences-clés :
sculpt organique (anatomie, proportions, expression),
retopologie (transformer un modèle sculpté en un maillage propre à l’animation),
textures et détails (création de normal maps, displacement maps),
intégration dans le pipeline (interactions avec Maya, Blender, Unreal, etc.)
Un métier en évolution, entre art et technique
Ce que montre aussi ce live, c’est que les métiers de la 3D ne cessent de se spécialiser… mais demandent toujours une culture visuelle solide. Anatomie, photographie, sculpture traditionnelle, dessin : tout nourrit la pratique numérique.
« On voit de plus en plus d’artistes qui viennent de la sculpture traditionnelle, ou du design produit. Ce qui compte, c’est la compréhension des volumes. »
ZBrush, Blender, 3D Coat : quel outil choisir ?
Si ZBrush reste la référence en studio, les étudiants et jeunes artistes peuvent aujourd’hui se former sur d’autres logiciels comme Blender ou 3D Coat, avec une logique de plus en plus ouverte.
« Blender est gratuit, très complet. C’est un bon point d’entrée, surtout pour expérimenter chez soi. Mais connaître plusieurs outils, c’est essentiel pour s’adapter à la réalité des productions. »
Conclusion
Ce qu’il faut retenir
👉 Le sculpt 3D est une étape de création déterminante, qui relie l’intuition artistique à la fabrication numérique.
👉 Elle demande une bonne culture du volume, de l’anatomie et une capacité à dialoguer avec les autres pôles du pipeline.
👉 À Rubika, les étudiants l’apprennent par la pratique, à travers des projets concrets et des retours de professionnels.
👉 C’est aussi une porte d’entrée vers plusieurs métiers : modeleur, character artist, concepteur 3D, texture artist, voire même rigging et lookdev.
Pour aller plus loin :
📺 [Revoir le live Twitch ici – https://www.youtube.com/watch?v=hBHX5FHvZLs ]