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Guide des métiers - Animation

Lighting Artist

© Agape (RUBIKA Animation 2020)

Description du métier

Le Lighting Artist est en charge de l’éclairage du film d’animation ou du jeu vidéo. Il intervient après les Animateur 3D et les Texture Artists pour mettre en place les lumières et garantir leur cohérence dans chacune des séquences. Par son travail, il renforce les ambiances et le réalisme des scènes. C’est un métier technique qui nécessite une palette de compétences liées à l’animation 3D comme par exemple la colorimétrie, la profondeur de champ, l’ombrage ou le texturing. Il fait valider une prévisualisation de son travail auprès du réalisateur. Après validation, il effectue le calcul des images pour la phase de composting.

Le Lighting Artist évolue au sein d’une équipe chargée des VFX. Il maîtrise les logiciels 3D (Maya, Photoshop, After Effects) et possède de solides connaissances dans le domaine de la photographie et de la lumière. Ses qualités sont la rigueur et le sens de l’observation, indispensable pour reproduire de façon réaliste les couleurs de la lumière.

Un Lighting Artist peut gagner entre 2 500 et 3 000 euros bruts par mois. Après quelques années d’expérience, il pourra évoluer vers des postes de superviseur ou développer de nouvelles expertises.

Salaire à la sortie: 2 500 à 3 000 € / mois

Compétences attendues :

  • Solides connaissances en photographie et lumières
  • Maîtrise des logiciels 3D
  • Sens artistique
  • Créativité
  • Organisation et travail d’équipe

Formation conseillée pour devenir Lighting Artist :

PAULINE JAVELOT (PROMOTION 2018)
LIGHTING TD, ILM LONDRES

💬 L’INTERVIEW MÉTIER :

PAULINE JAVELOT, LIGHTING TD

PEUX-TU NOUS PRESENTER TON PARCOURS PROFESSIONNEL DEPUIS TA SORTIE DE RUBIKA ?

J’ai fini mes études en juin 2018 avec une bande démo de lighting et lookdev.
À la fin de l’été, j’ai commencé à travailler en lighting chez MPC Londres, sur le remake « Le Roi lion ».

En fin de projet j’ai demandé si un transfert chez MPC Montréal était possible, pour découvrir le Québec et travailler sur « L’Appel de la forêt ». Marcher dans la neige jusqu’au studio pour faire du lighting de montagnes enneigées, le timing était parfait !

Début 2020 je suis allée chez DNEG Londres pour terminer « Fast and Furious 9 » et aujourd’hui je suis chez ILM Londres.

EN QUOI CONSISTE TON MÉTIER, QUELLES SONT TES PRINCIPALES MISSIONS ? 

Le métier de lighting artist consiste à créer des éclairages qui servent la narration et la vision du réalisateur. Ils peuvent être crédibles sans nécessairement être conformes à la réalité. Ils aident à la lecture des images et à véhiculer des émotions.


Nous assemblons les scènes de lighting avec les assets venant des autres départements upstream, nous créons et partageons des lights rigs afin d’éclairer les plans d’une séquence de manière cohérente et préparons les rendus 3D finaux avant qu’ils soient retravaillés en compositing.
Les principales missions varient en fonction de la direction artistique du projet. 


Il peut être demandé de faire matcher l’éclairage 3D à l’éclairage plateau, ou de créer un éclairage plus stylisé en se basant sur un color script. Ajouter des extra lights pour révéler des détails et donner du relief, créer des passes de rendu et des AOVs pour être flexible en comp, et optimiser les temps de rendu sans perdre en qualité d’image.


Nous présentons régulièrement notre travail en dailies, devant les leads et les superviseurs.
Ça permet aussi de tester nos passes de rendu et nos AOVs dans un pré-comp, et de rebalancer l’intensité des lumières si besoin avant d’appliquer ces changements dans la scène 3D.

QUELLES SONT LES QUALITES ESSENTIELLES POUR EXERCER LE METIER DE LIGHTING ARTIST ?

Que l’on soit un lighting artist plus technique ou plus artistique, les deux profils sont nécessaires et recherchés dans les studios. Il n’y a aucun problème si la balance penche plus d’un côté que de l’autre !

Au fil des projets, nos connaissances s’étendent naturellement dans les deux domaines si on est soucieux du résultat final de nos plans. Pour moi, aimer créer de belles images avec du sens reste la base du lighting. L’aspect technique y participe en repoussant au maximum les limites du rendu et il faut donc s’y intéresser.

Les studios sont remplis d’artistes aux profils variés afin que nous mettions en commun nos compétences. On ne nous demande pas de tout maîtriser, mais de savoir travailler en équipe et de piocher dans nos acquis et nos expériences passées pour proposer de nouvelles idées.
L’essentiel est donc de se faire confiance et de rester curieux pour ne pas se sentir découragé face à un nouveau logiciel de rendu ou une nouvelle direction artistique.

QUELLES SONT LES TÂCHES LES PLUS DIFFICILES, COMMENT LES GERES-TU ?

Les lighting artists sont en lien direct avec beaucoup d’autres départements upstream au moment d’assembler une scène de rendu.

En parallèle de l’éclairage à mettre en place, on doit s’assurer d’avoir dans nos scènes tous les bons assets venant des autres départements.
Des imprévus peuvent donc se produire à pas mal d’étapes (des éléments manquant au rendu, un cache cassé, une scène trop lourde à rendre, des changements artistiques à gérer en parallèle etc.)

Le meilleur moyen de faire face à ces difficultés est de travailler méthodiquement et de communiquer un maximum avec son équipe. Signaler les erreurs le plus tôt possible, poser des questions et avancer étape par étape aide les leads et les superviseurs à suivre l’évolution des plans et à nous guider.

Je déconseille de vouloir garder son travail à l’abri des regards pendant trop longtemps. Le risque est de faire grandir les attentes de ses supérieurs et de ne plus oser montrer son travail du tout, de se retrouver bloqué ou d’aller dans la mauvaise direction sans s’en rendre compte.
Il vaut mieux montrer son travail régulièrement, sous forme de petits progrès pour améliorer le suivi.

QUELS CONSEILS DONNERAIS-TU A UN(E) ETUDIANT(E) QUI SE DESTINE AU METIER DE LIGHTING ARTIST  ?

Nous avons la chance de faire de notre passion, notre métier.
Le meilleur conseil que l’on m’a donné pendant mon premier contrat est de trouver (ou de garder) d’autres passions, de nouvelles sources d’épanouissement personnel pour rester équilibré en dehors du travail.  

Profiter de son temps libre pour s’aérer l’esprit et ne pas rester trop tard au bureau.
Réussir à garder une certaine distance émotionnelle avec son travail est aussi bénéfique pour se remettre en question et ne pas perdre son enthousiasme.