RUBIKA
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Guide des métiers - Animation

FX Artist

Description du métier

Nommé FX ou VFX (visual effects), il réalise différents effets spéciaux (eaux, flammes, explosions, fumées…) à partir d’un ensemble de connaissances très variées. À l’origine, elles s’appuyaient sur des techniques de composition d’éléments 2D. Avec l’avènement de la stéréoscopie dans le cinéma, de nouvelles compétences et logiciels spécialisés se sont développés afin de rendre ces effets virtuels volumiques (3D) et dynamiques (fluides).

Salaire à la sortie: 2 000 à 4 400 € / mois

Compétences attendues :

  • Capacité à communiquer
  • Fortes habilités informatiques et œil artistique
  • Avoir une bonne gestion de son temps

Formation conseillée:

BAPTISTE MALBRANQUE (PROMOTION 2020)
FX ARTIST (MR. X)

💬 L’INTERVIEW MÉTIER :

BAPTISTE MALBRANQUE, FX ARTIST

PEUX-TU NOUS PRÉSENTER TON PARCOURS PROFESSIONNEL DEPUIS LA SORTIE DE RUBIKA?

Après les jurys 2020 et un bon mois de vacances, j’obtiens un CDD de 6 mois dans le studio Milford à Stockholm, où j’avais déjà fait un stage en 4ème année.
Je déménage donc en Suède, pour travailler en tant que FX artist et TD, et je renouvelle ensuite mon contrat pour un CDI.
Au bout d’un an, j’ai l’occasion de rejoindre le studio Mr X à Toronto, et je quitte la Suède pour le Canada.

EN QUOI CONSISTE TON MÉTIER, QUELLES SONT TES PRINCIPALES MISSIONS ?

Le FX artist est responsable de créer des effets visuels (pour des films, séries, publicités, jeux-vidéo etc…).
Il s’agit de générer des éléments tels que de la fumée, du feu, de l’eau, du sable, de la neige, des explosions et destructions, des effets de magie, de particules et bien d’autres choses.
Cela passe souvent par des simulations, où l’ordinateur va devoir calculer des comportements (par exemple le mouvement de l’eau dans une cascade) en fonction des paramètres que vous définissez.
Ces éléments seront ensuite récupérés par les Light Artists pour qu’ils puissent les mettre en lumière et générer des images (bien qu’il soit parfois demandé aux FX artist de générer eux mêmes les images).
Il y a ensuite les « Characters FX » (CFX = effets sur les personnages). Il s’agira plutôt de simuler les effets de vêtements, les cheveux, la fourrure, les muscles etc…
Il y a d’un côté le rôle d’artiste, qui consiste à de générer tous ces éléments et de travailler sur les différents plans d’un projet, et le rôle de TD (Technical Director), qui consiste plutôt à développer des outils pour les artistes (souvent les TDs travaillent également comme artistes).
Ce métier s’étend parfois encore plus loin, et il peut être demandé de travailler sur des environnements (terrains, montagnes, végétations etc…), ou de développer des outils pour d’autres départements, comme de la modélisation procédurale et j’en passe.
En fonction de la taille du studio, ou si vous êtes en freelance, les missions et rôles peuvent varier.
Dans un plus petit studio, on aura un rôle plus général avec plusieurs de ces casquettes.
Dans un plus gros studio, c’est souvent plus spécifique, on peut faire par exemple uniquement des FX, ou des CFX, en tant qu’artiste, ou en tant que TD.

QUELLES SONT LES QUALITÉS ESSENTIELLES POUR EXERCER LE MÉTIER DE FX ARTIST?

Je dirais la patience, la curiosité et la capacité à résoudre des problèmes. L’apprentissage de ce métier peut être assez vertigineux, cela prend généralement beaucoup de temps avant de se sentir à l’aise avec les outils.
Ça peut faire peur au début, mais l’idée n’est pas tant de tout connaître, tout apprendre, mais de savoir s’adapter et de trouver des solutions. C’est plus cette capacité à « trouver comment faire » qu’il faut développer, surtout à la vitesse à laquelle les technologies évoluent. Il faut constamment se documenter.
C’est un métier où l’on fait beaucoup d’erreurs, et donc où l’expérience paie, permet d’aller de plus en plus loin en efficacité, en complexité, et c’est très enrichissant.

QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS QUE TU RENCONTRES AU QUOTIDIEN DANS TON MÉTIER ?

Il faut parfois se battre un peu avec la machine, les bugs informatiques, de logiciel, ou les erreurs qui ne pardonnent pas. Ça peut être très frustrant.
Les temps de calculs des simulations sont souvent des limitations importantes, il faut trouver des alternatives, tricher pour ne pas devoir attendre trop longtemps, et donc récupérer ce temps pour pouvoir faire plus d’itérations (encore une fois, on fait beaucoup d’erreurs et c’est important d’avoir plusieurs essais). Il faut savoir optimiser son travail en fonction du temps alloué et de la complexité d’une tâche.
Les résultats des simulations peuvent parfois être très inattendus, donc il faut assurer ses arrières, avancer petit à petit avant de lancer une simulation compliquée qui va nécessiter beaucoup de temps de calcul.
Ensuite, comme beaucoup de travails créatifs/artistiques, les retours et demandes extérieurs, des superviseurs ou des clients, peuvent être difficile à gérer. On ne travaille pas vraiment pour soi, il faut donc parfois s’aligner sur des retours avec lesquels on n’est pas en accord.

QUELS CONSEILS DONNERAIS-TU À UN(E) ÉTUDIANT(E) QUI SE DESTINE AU MÉTIER DE FX ARTIST ?
Je dirais de trouver des gens qui s’y destinent aussi, ou des gens qui sont déjà dans cet univers. Partager et communiquer avec les autres est super important, il faut se nourrir des techniques, des découvertes, des erreurs des autres. L’apprentissage sera beaucoup plus rapide et enrichissant, et il y a un vrai esprit d’entraide entre les FX artists.
Il ne faut pas hésiter à contacter des professionnels, et demander de l’aide.
Apprendre les FX et un logiciel comme Houdini, c’est un peu comme apprendre une langue.
Une fois que vous aurez les bases, le vocabulaire, la grammaire, et un peu d’expérience, vous pourrez vous exprimer et travailler beaucoup plus facilement.